Éparpillés sur des centaines de localités libanaises, souvent dans les régions les plus pauvres du pays comme la vallée de la Bekaa, les réfugiés syriens ont difficilement accès aux services essentiels. Leurs ressources financières limitées les contraignent de plus en plus à vivre dans des campements, des appartements surpeuplés et des bâtiments abandonnés ou en construction.
Avec l’arrivée de très nombreux réfugiés syriens en 2011 sur son territoire et vu sa petite taille, le Liban est devenu le pays au monde comptant le plus de réfugiés par habitant (1 sur 4) et par kilomètre carré (150). Depuis 2015, les autorités libanaises ont mis en place une série de mesures pour limiter l’afflux de Syriens. Les restrictions quant à l’établissement de camps de réfugiés accentuent la précarité de leur situation et augmentent leur volonté de quitter le Liban pour des pays plus accueillants.
Face à l’afflux de réfugiés, on peut comprendre que le système de santé libanais ait eu beaucoup de mal à s’adapter à la nouvelle demande. Pour mieux se rendre compte des besoins, retenons un chiffre : près de 300 000 enfants syriens sont nés au Liban depuis que leurs parents ont commencé à s’y réfugiés en 2011. Au Liban, le secteur étant fortement privatisé, les rares structures qui proposaient un accès à faible coût pour les Libanais les plus vulnérables ont été littéralement dépassées.
Par ailleurs, le Liban est un pays traumatisé par des décennies de conflits internes et régionaux, occasionnant de nombreux déplacements et traumatismes. Les services en santé mentale et psychosociale sont essentiels, non seulement pour répondre aux besoins des réfugiés syriens, mais aussi pour les Libanais souffrant de troubles chroniques de santé mentale et de traumatismes liés à la guerre et aux déplacements.
Depuis 2012, Médecins du Monde soutient 5 centres de soins de santé primaires dans la vallée de la Bekaa et dans la région du Mont-Liban – des territoires où les réfugiés sont particulièrement nombreux. Grâce à notre action, les victimes du conflit syrien ainsi que les Libanais les plus vulnérables peuvent recevoir des soins et des médicaments gratuitement. La coopération avec des partenaires locaux leur assure un appui financier et permet un travail sur la qualité de l’accueil et des soins des bénéficiaires. En appuyant ces structures à accéder à l’accréditation du Ministère de la Santé publique, Médecins du Monde et ses partenaires travaillent à la pérennisation de ces structures et de ces centres de soins, au-delà de répondre à des besoins humanitaires immédiats.
Pour prendre en charge les souffrances psychologiques des populations concernées, des psychothérapeutes donnent des consultations et assurent un suivi thérapeutique dans les centres, les cas de troubles mentaux graves étant orientés vers des services spécialisés. Ils sont appuyés par une équipe d’agents communautaires qui effectue un travail de prévention et d’orientation au sein même des communautés. Les équipes de Médecins du Monde interviennent dans deux des centres de soins de santé primaires mentionnés ci-dessus. Elles ont aussi pris une part décisive dans l’établissement du premier centre de santé mentale communautaire au sein d’un hôpital public, à Beyrouth. En 2019, en partenariat avec le Ministère de la Santé publique libanais, ce projet pilote sera amené à être répliqué à Tripoli, dans le nord du Liban, et à Baalbek, dans la vallée de la Bekaa. Tout ceci ne répond qu’à un seul impératif : augmenter significativement l’accès à des services gratuits de santé mentale, pour les Libanais et les réfugiés, dans un pays où ces services coûtent très chers dans le privé.
Nos actions
Régions d’intervention (2019) : gouvernorats de Beyrouth, du Mont-Liban, du Liban-Nord, de la Bekaa, de Baalbek-Hermel.
Réhabilitation des infrastructures médicales endommagées par la guerre civile.
Aide d’urgence pour les populations déplacées de la guerre libano-israélienne.
Intervention dans le centre de réhabilitation physique et psychologique des 3 000 ex-détenus de la prison israélienne de Khiam.
Projets d’aide médicale, sociale et juridique dans une quinzaine de prisons, jusqu'en 2008.
Programme d’accès aux soins pour les réfugiés syriens et les Libanais les plus vulnérables.